Actualités économiques

La filiale d'EADS a averti Emirates le plus gros client de l'A380, d'un risque de report supplémentaire des livraisons de son très gros porteur.

Son plus gros client de l'A380 ne devrait pas être livré à temps. Airbus a averti Emirates d'un risque de report supplémentaire des livraisons de son très gros porteur prévues l'an prochain. Emirates a commandé 58 exemplaires de l'avion. "C'est très grave", a déclaré le patron de la compagnie à Reuters Tim Clark. "Cela va nous causer des dégâts sérieux". Il a précisé que des retards pourraient ralentir la croissance des bénéfices de son groupe.

La livraison du premier A380 attendu par Emirates accuse déjà près de deux ans de retard. La compagnie prévoit pour l'instant un total de cinq livraisons avant la fin du mois de mars prochain, clôture de son exercice fiscal actuel, et 12 autres d'ici le 31 mars 2010. "Nous saurons dans deux ou trois semaines si c'est OK ou pas", a dit Clark. Airbus, a-t-il poursuivi, n'a pas précisé les raisons des retards supplémentaires éventuels. Le constructeur aéronautique s'est refusé à tout commentaire.

Un calendrier perturbé depuis 2005

A l'inverse, la Lufthansa a indiqué ne pas attendre de nouveaux retards dans la livraison de son premier Airbus A380 après l'annonce d'Emirates. "Nous continuons à présumer que notre premier A380 rejoindra notre flotte à l'été 2009", a déclaré une porte-parole de la compagnie allemande. Elle n'a pas voulu dire si la compagnie allemande avait reçu comme Emirates une lettre d'Airbus.

A la Bourse de Paris, l'action de sa maison mère EADS cédait 0,49% à 16,30 euros vers 10h40 GMT. Le calendrier de fabrication et de livraison de l'A380 a été perturbé depuis 2005 par une série de difficultés d'ordre industriel. Le groupe prévoit toujours officiellement de livrer 13 exemplaires de l'avion cette année et 25 autres en 2009.

La semaine dernière, Thomas Enders, le président d'Airbus, en déplacement à Dubai, avait déclaré que l'entreprise avait engagé "une revue majeure" du programme de production de l'A380. "Il se pourrait bien que nous tenions nos objectifs", avait-il ajouté en réponse à une question sur les prévisions de livraisons. Le premier exemplaire de l'A380 a été livré fin 2007 à Singapore Airlines.

L'entreprise a reconnu vendredi qu'il n'excluait pas d'augmenter le temps de travail dans ses usines, pour faire des économies supplémentaires.
Les Echos annonçait vendredi matin que le groupe envisageait notamment des délocalisations massives pour financer l'A350.

Le quotidien Les Echos annonçait vendredi matin des économies supplémentaires à venir chez Airbus, notamment une augmentation du temps de travail, déjà en discussion en Allemagne, et des délocalisations massives de charges hors de la zone euro. En début d'après-midi, l'entreprise a reconnu qu'il n'excluait pas d'augmenter le temps de travail dans ses usines pour faire des économies. Le porte-parole de l'avionneur européen, qui est sous pression après l'abandon des discussions sur la vente de cinq de ses sites, n'a toutefois pas pu donner une date précise sur cette annonce.

Selon le quotidien économique, qui cite une lettre du PDG d'Airbus Thomas Enders adressée à l'ensemble des salariés, outre l'augmentation du temps de travail Airbus envisage également des délocalisations massives pour financer l'A350. "Dans une prochaine étape, les sites de Méaulte et de Saint-Nazaire-Ville seront tous les deux externalisés d'Airbus. Comme pour les sites de Nordenham, Varel et Augsbourg, c'est une phase transitoire qui devrait mener à terme à la vente à un ou plusieurs partenaires financiers", explique Thomas Enders.

Power 8 Plus

Durant cette période transitoire, Airbus devra faire face aux investissements nécessaires pour développer l'A350, aussi "afin de compenser ces engagements financiers, les mêmes niveaux d'efficacité que ceux qui auraient été garantis par de nouveaux partenaires seront demandés aux sites concernés", écrit Thomas Enders.

"Cela signifie que des efforts conséquents seront sollicités, afin non seulement d'assurer les économies exigées par Power 8 (ndlr: le plan de restructuration d'Airbus), mais aussi de maîtriser les coûts d'objectifs du programme A350", souligne-t-il.