Un pédophile arrêté pour séquestration

Les gendarmes ont délivré mercredi une adolescente de 14 ans, séquestrée depuis plusieurs jours près de Nevers par un homme de 44 ans déjà condamné pour des actes de pédophilie.

Fabrice H., un pédophile de 44 ans, a été interpellé mercredi matin près de Nevers par les gendarmes, qui ont pu délivrer une adolescente de 14 ans qu'il séquestrait depuis plusieurs jours. L'homme, domicilié à La Rochelle où il venait de purger une peine d'un an pour pédophilie entre juillet 2007 et août 2008, a été interpellé au terme d'une course poursuite en voiture puis à travers champs à Sermoise-sur-Loire, près de Nevers. Placé en garde à vue à la brigade de recherches de Nevers, il devait être transféré rapidement à La Rochelle, où le parquet est saisi de l'enquête.

L'adolescente, Angélique M., découverte à l'intérieur du véhicule, a été libérée apparemment saine et sauve. En début de soirée, après avoir été examinée par des médecins, elle était entendue par les gendarmes, avant que sa famille puisse la récupérer. La jeune fille avait fugué le 14 novembre de l'internat de son collège à Dieuze (Moselle) pour rejoindre par le train le correspondant avec lequel elle "chattait" sur internet. Sa famille et ses enseignants, qui étaient sans nouvelles d'elle, ont alors alerté la gendarmerie.

Fait surprenant, selon nos informations, l'homme interpellé aurait passé un coup de téléphone le même jour, le 14 novembre, au centre opérationnel de gendarmerie d'Indre-et-Loire pour expliquer qu'une amie à lui avait intercepté une communication dans laquelle elle avait entendu qu'une certaine Angélique était séquestrée par deux hommes. Fabrice H. serait même allé jusqu'à donner le numéro de portable de la jeune fille. Après le signalement effectif par ses proches de sa disparition, les enquêteurs ont rapidement localisé le propriétaire du portable. Après avoir repéré son véhicule, plusieurs brigades de gendarmerie du Cher, de l'Allier et de la Nièvre, départements qu'il venait de traverser, l'ont pris en chasse alors qu'il se dirigeait vers Nevers.

Cet homme de 44 ans arrêté mercredi en compagnie d'une mineure de 14 ans a reconnu sa responsabilité sur l'ensemble des faits.
Fabrice H. risque en théorie dix ans de prison.

Fabrice H., cet homme arrêté mercredi en compagnie d'une adolescente de 14 ans a été mis en examen vendredi pour "soustraction d'enfant et atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans" et écroué.

Agé de 44 ans, il a reconnu sa responsabilité sur l'ensemble des faits, a précisé le vice-procureur de La Rochelle Philippe Darphin. La circonstance aggravante d'être entré en contact avec sa victime "par réseau de télécommunications", en l'espèce internet, a été retenue. Fabrice Huljack risque en théorie jusqu'à dix ans de prison.

L'affaire a relancé le débat sur les dangers supposés d'internet, même si il n'y a eu dans l'affaire ni violence ni contrainte. Il avait été interpellé par les gendarmes près de Nevers (Nièvre), à Sermoise-sur-Loire. Il était au volant de sa voiture à bord de laquelle se trouvait l'adolescente. Il avait tenté de s'enfuir à pied mais avait été rapidement interpellé.

Libéré le 28 août dernier

La jeune fille avait fugué le 14 novembre de l'internat de son établissement à Dieuze (Moselle), pour rejoindre cet homme dont elle avait fait la connaissance sur internet. Elle a expliqué aux gendarmes qu'elle ne connaissait ni son âge ni son visage lorsqu'elle l'avait rejoint, mais qu'elle était restée à ses côtés et avait eu des relations sexuelles avec lui de son plein gré.

Jeudi, Guy Etienne, procureur de la République de La Rochelle où le suspect avait été transféré et placé en garde à vue, avait indiqué qu'il n'avait pas retenu ni séquestration ni le viol. Il avait cependant expliqué que l'homme était en état de récidive légale car il a déjà été condamné en 2005 pour des faits similaires par le tribunal de grande instance de Bonneville (Haute-Savoie).

Le 28 août dernier il avait été libéré et placé sous contrôle judiciaire à La Rochelle après un an de détention préventive dans le cadre d'une affaire du même type impliquant une jeune fille de 17 ans. Il était tenu de se rendre une fois par semaine au commissariat et avait l'interdiction de se connecter sur internet.