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![Les droits de l'Homme ont 60 ans Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Les droits de l'Homme ont 60 ans Mer 10 Déc - 10:34 | |
| Le 10 décembre 1948, les Nations unies adoptaient la Déclaration universelle des droits de l'Homme, texte fondateur du droit international. 60 ans après, son idéal proclamé reste néanmoins lointain et contesté.
Inspirée par la déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et la déclaration d'indépendance américaine de 1776, la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH), signée à Paris, au Palais de Chaillot le 10 décembre 1948, a pour première origine le traumatisme engendré par la seconde guerre mondiale et le génocide des juifs par les nazis. "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", proclame le premier article de la déclaration, qui en trente points énumère des droits humains, civils, économiques, sociaux et culturels, "inaliénables" et "indivisibles". Le texte fut adopté par les 58 Etats alors membres de l'assemblée générale de l'Onu, à l'exception de l'URSS, des pays d'Europe orientale, de l'Arabie saoudite et de l'Afrique du Sud, qui s'abstinrent. Car la déclaration est le fruit de débats complexes, et a été élaborée dans un climat de début de Guerre froide. L'URSS et ses satellites insistaient notamment sur les "droits réels", économiques et sociaux, contre les "droits bourgeois" civils et culturels défendus par les démocraties occidentales. Ces dernières, de leur côté, résistaient à l'idée de traduire la déclaration en instrument juridique contraignant, craignant qu'il ne fût utilisé contre elles par les pays colonisés. De fait, ce n'est qu'en 1966 que furent adoptés par l'Onu deux pactes contraignants qui constituent, avec la DUDH, la charte des droits de l'Homme de l'Onu.
Pas de valeur contraignante Malgré ses ambiguités et les arrière-pensées qui ont présidé à sa création, le texte de 1948 reste, selon le mot du juriste français René Cassin, qui participa à son élaboration, "le premier manifeste que l'humanité organisée ait jamais adopté". Sans valeur contraignante, la DUDH a en effet inspiré tous les traités internationaux de l'après-guerre, et est généralement reconnue comme le fondement du droit international relatif aux droits de l'Homme. Les conventions internationales de 1979 contre la discrimination envers les femmes, de 1984 contre la torture, de 1990 sur les droits de l'enfant, la création de la Cour Pénale internationale (CPI) en 1998 découlent ainsi directement de la DUDH. Elle a également inspiré "le droit d'ingérence" et d'assistance humanitaire chers au chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Pour autant, elle n'a pas empêché un nouveau génocide, au Rwanda en 1994, ni la violation quotidienne des droits les plus élémentaires à travers le monde. En outre, les droits de l'homme restent une "idéologie", selon le terme de l'ancien ministre français de la Justice Robert Badinter, idéologie contestée par des Etats qui dénoncent une vision purement occidentale et qui remettent en cause son universalisme. "Il y a un courant souverainiste --chacun est maître chez soi--, représenté notamment par la Chine, le Venezuela, Cuba ou la Birmanie, et un courant islamiste, qui estime que les droits de l'Homme sont le produit d'une pensée religieuse révélée", estime Robert Badinter. Plus globalement, pour beaucoup, le concept des Droits de l'Homme est entré "en régression" depuis les attentats du 11 septembre et la politique "désastreuse" menée par les Etats-Unis puis par les démocraties européennes sous couvert de lutte contre le terrorisme. | |
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