Le livret A n'est pas à la hauteur de laquelle ont l'attendait

Sous l'effet du recul de l'inflation, le taux devrait être ramené à 2% au 1er février. Si François Fillon a exclu tout "coup de pouce", Le Monde affirme que le taux passera toutefois à 2,5%.
L'inflation a poursuivi son reflux en décembre, pour revenir à 1,0%, son plus bas niveau depuis 10 mois.

% ou 2,5%, cela reste une mauvaise nouvelle pour les 46 millions de titulaires du Livret A, alors que les établissements bancaires rivalisent de pubs pour attirer des clients, depuis que le produit d'épargne préféré des Français n'est plus réservé aux seules Caisse d'Epargne et Banque Postale. La baisse attendue de son taux de rémunération ne fait en effet plus de doute, au vu du nouveau recul de l'inflation qui est prise en compte dans le calcul de ce taux. Fixé à 4% depuis le 1er août, son plus haut niveau depuis 1996, le taux de rémunération de ce produit d'épargne défiscalisé devrait être ramené à 2%, son plus bas niveau depuis août 2005.

Seule possibilité pour que le taux soit plus élevé : une intervention politique. Mais il n'y aura pas de "coup de pouce", a déclaré mercredi soir le Premier ministre François Fillon, interrogé par Public Sénat. "La règle, elle s'appliquera, sans coup de pouce", a-t-il dit en marge de la cérémonie des voeux du président du Sénat, Gérard Larcher. Mais, Le Monde affirmait mercredi soir sur son site que le taux passerait en fait à 2,5% le 1er février. Selon le journal, cette décision "a été confirmée en hautlieu à l'Elysée et à Bercy", ce qui contredit les déclarations de François Fillon.

Du bon et du mauvais effet d'un taux bas

La baisse découle en effet automatiquement de la formule de calcul adoptée il y a quelques années pour couper court à toute polémique et qui prend en compte notamment l'inflation. Selon les chiffres de l'Institut national de la Statistique publiés mercredi, l'inflation a poursuivi son reflux en décembre dans la foulée des cours du pétrole, mais s'établit tout de même en moyenne à 2,8% sur l'ensemble de l'année 2008, rognant la progression du pouvoir d'achat. Les prix à la consommation ont diminué de 0,2% en décembre par rapport au mois précédent, après une baisse de 0,5% déjà enregistrée en novembre. L'inflation, qui avait atteint des sommets à 3,6% l'été dernier avec la flambée des prix du brut, ne progresse désormais plus que de 1,0% par rapport à décembre 2007.

A propos du Livret A, le gouverneur de la Banque de France devrait, comme c'est l'usage, faire une recommandation au gouvernement qui décidera alors si le nouveau taux (soit 1,95%, arrondi à 2%) s'appliquera bien au 1er février. La décision devrait être rendue publique jeudi, a indiqué une source à Bercy. En janvier 2008, invoquant des circonstances exceptionnelles comme la loi l'y autorise, le gouvernement avait décidé de ne pas le laisser trop grimper pour ne pas pénaliser les organismes de logement social qui empruntent quasiment au même taux que celui du Livret A.

La baisse du taux, qui va inciter les épargnants à consommer, est une bonne nouvelle pour la croissance. En 1999, le passage de 3% à 2,25% avait ainsi entraîné des sorties de 5,5 milliards d'euros en quatre mois. Du côté des assureurs, cette baisse est également bienvenue car l'assurance-vie a souffert de l'attractivité du Livret A, qui a joué le rôle de placement refuge depuis le début de la crise financière. Ses encours ont ainsi augmenté de plus de 10% entre janvier et novembre. En revanche, cette diminution tombe mal pour les banques, autorisées depuis le 1er janvier à distribuer ce produit. Alors que le Crédit Agricole a annoncé avoir déjà ouvert plus de 2 millions de Livrets A, la baisse du taux pourrait ralentir le mouvement, d'autant que les réseaux historiques sont accusés de tout faire pour retenir chez eux leurs détenteurs.

j'en ai ouvert un en Octobre.... il est à 3.75%! j'vais quand même surveiller de temps en teps voirsi le taux ne baisse pas....
mais en tout cas moi ça ne me fera pas plus consommer, je suis tellement près de mes sous que j'ai toujours peur d'en manquer alors 2.5% c'est toujours ça de pris!

Le Premier ministre François Fillon a annoncé jeudi que le taux du livret A passera de 4% à 2,5% au 1er février tout en précisant qu'il serait "réexaminé".
Sous l'effet du recul de l'inflation, le taux devrait être ramené à 2% au 1er février. Si François Fillon avait exclu tout "coup de pouce", Le Monde affirmait que le taux passerait bien à 2,5%.

Après une journée de flou artistique, la sentence est tombée. Le taux du livret A passera de 4% à 2,5% au 1er février. Le Premier ministre François Fillon l'a annoncé jeudi lors de ses voeux à la presse tout en précisant que ce taux sera "réexaminé" en fonction des évolutions de l'inflation. "Le gouverneur de la Banque de France vient de recommander de porter le taux du livret A à 2,5%. Nous suivrons sa recommandation", a-t-il dit."Y aura-t-il un coup de pouce au livret A ?", a interrogé le Premier ministre avant d'apporter lui-même la réponse: "Non. Nous suivrons scrupuleusement les recommandations du gouverneur de la Banque de France" Christian Noyer. "Tout le monde a considéré que la formule (mathématique) aboutissait à 2%. Dans notre esprit, cela a toujours été 2,5%", s'est encore justifié François Fillon devant les journalistes.

C'est mieux que les 2% redoutés mais cela reste une mauvaise nouvelle pour les 46 millions de titulaires du Livret A, alors que les établissements bancaires rivalisent de pubs pour attirer de nouveaux client sur ce produit d'épargne qui n'est plus réservé aux seules Caisse d'Epargne et Banque Postale.

L'effet inflation

La baisse attendue de son taux de rémunération ne faisait plus de doute au vu du nouveau recul de l'inflation qui est prise en compte dans son calcul. Fixé à 4% depuis le 1er août, son plus haut niveau depuis 1996, le taux de rémunération de ce produit d'épargne défiscalisé devrait être ramené à 2%, son plus bas niveau depuis août 2005.

Interrogé jeudi matin sur RTL, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel s'était refusé à indiquer si la rémunération du Livret A serait ramenée à 2 ou à 2,5%, renvoyant cette annonce aux "prochains jours". Interrogé pour savoir s'il y avait un débat au sein de l'exécutif, le porte-parole du gouvernement a répondu : "qu'il y ait un débat au sein du gouvernement ça devrait vous réjouir".

Couac ou pas couac ?

De son côté, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait démenti jeudi tout "couac" gouvernemental. "Ce que j'attends, c'est la proposition technique de la Banque de France et à la lumière de cette proposition que je recevrai dans la journée, je confirmerai le taux de rémunération du Livret A", a-t-elle ainsi déclaré. Marie-George Buffet pour sa part, a été particulièrement virulente. Réagissant, sur LCI, aux prévisions de changement du taux du livret A, la secrétaire nationale du Parti communiste n'a pas hésité à parler "d'arnaque du siècle".

Seule possibilité restante pour que le taux soit plus élevé : une intervention politique. Mais il n'y aura pas de "coup de pouce", avait déclaré dans un premier temps mercredi soir le Premier ministre François Fillon, interrogé par Public Sénat. "La règle, elle s'appliquera, sans coup de pouce", avait-il dit en marge de la cérémonie des voeux du président du Sénat, Gérard Larcher. Le Monde contredisait mercredi soir sur son site le Premeir ministre en annonçant que le taux passerait en fait à 2,5% le 1er février. Selon le journal, cette décision était "confirmée en haut lieu à l'Elysée et à Bercy".

Du bon et du mauvais effet d'un taux bas

La baisse découle en effet automatiquement de la formule de calcul adoptée il y a quelques années pour couper court à toute polémique et qui prend en compte notamment l'inflation. Selon les chiffres de l'Institut national de la Statistique publiés mercredi, l'inflation a poursuivi son reflux en décembre dans la foulée des cours du pétrole, mais s'établit tout de même en moyenne à 2,8% sur l'ensemble de l'année 2008, rognant la progression du pouvoir d'achat. Les prix à la consommation ont diminué de 0,2% en décembre par rapport au mois précédent, après une baisse de 0,5% déjà enregistrée en novembre. L'inflation, qui avait atteint des sommets à 3,6% l'été dernier avec la flambée des prix du brut, ne progresse désormais plus que de 1,0% par rapport à décembre 2007.

En janvier 2008, invoquant des circonstances exceptionnelles comme la loi l'y autorise, le gouvernement avait décidé de ne pas le laisser trop grimper pour ne pas pénaliser les organismes de logement social qui empruntent quasiment au même taux que celui du Livret A.

La baisse du taux, qui va inciter les épargnants à consommer, est une bonne nouvelle pour la croissance. En 1999, le passage de 3% à 2,25% avait ainsi entraîné des sorties de 5,5 milliards d'euros en quatre mois. Du côté des assureurs, cette baisse est également bienvenue car l'assurance-vie a souffert de l'attractivité du Livret A, qui a joué le rôle de placement refuge depuis le début de la crise financière. Ses encours ont ainsi augmenté de plus de 10% entre janvier et novembre. En revanche, cette diminution tombe mal pour les banques, autorisées depuis le 1er janvier à distribuer ce produit. Alors que le Crédit Agricole a annoncé avoir déjà ouvert plus de 2 millions de Livrets A, la baisse du taux pourrait ralentir le mouvement, d'autant que les réseaux historiques sont accusés de tout faire pour retenir chez eux leurs détenteurs.