ETA - Txeroki enfin appréhendé

"Txeroki", qui est le chef présumé de l'appareil militaire de l'ETA, a été interpellé cette nuit dans les Hautes-Pyrénées.
Il est soupçonné d'être l'auteur des meurtres des deux gardes-civils espagnols à Capbreton le 1er décembre 2007.

"Txeroki" est entre les mains de la police française. Après plusieurs mois de cavales, Garikoïtz Aspiazu Rubina, chef présumé de l'appareil militaire de l'ETA, a été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi dans les Hautes-Pyrénées. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie ne donne pas de précisions sur le lieu et les circonstances de l'arrestation. Elle souligne que l'homme est soupçonné d'être l'auteur des meurtres des deux gardes-civils espagnols à Capbreton le 1er décembre 2007. Les deux gardes civils avaient été froidement abattus par balles par trois membres de l'ETA, à la sortie d'une cafétéria, alors qu'ils effectuaient une mission de renseignement dans le sud-ouest de la France. L'ETA avait revendiqué le double meurtre le 17 décembre, annonçant sa volonté de frapper les forces de sécurité espagnoles "en tout lieu".

L'homme a été arrêté en compagnie d'une femme à Cauterets. Ils ont été placés en garde à vue sur place et devaient être transférés à Bayonne plus tard dans la journée, selon source une source à Paris. Une arme de poing, de faux documents administratifs et un ordinateur ont été découverts au cours de la perquisition. La ministre adresse ses "félicitations" à l'ensemble des fonctionnaires de police qui ont permis l'interpellation. Nicolas Sarkozy, a estimé que cette arrestation a démontré "l'excellente collaboration entre la France et l'Espagne dans la lutte contre le terrorisme basque".

Soupçonné d'avoir torpillé le processus de dialogue

Ce chef militaire présumé de l'ETA avait été mis en cause par deux membres de l'organisation indépendantiste basque pour sa participation directe à ces assassinats, avait indiqué en novembre dernier le ministre espagnol de l'Intérieur. "Txeroki" était l'un des membres de l'organisation basque les plus recherchés en Espagne et en France. "Cette interpellation démontre une fois encore l'engagement résolu des services de police et de gendarmerie français dans la lutte contre toute forme de terrorisme", estime la ministre. "Elle illustre une nouvelle fois l'excellente collaboration entre la France et l'Espagne dans la lutte contre le terrorisme basque", a-t-elle conclu.

"Txeroki" serait l'un des tenants de la ligne dure de l'organisation clandestine, soupçonné d'avoir torpillé le processus de dialogue engagé en 2007 avec le gouvernement socialiste espagnol, en ordonnant un attentat de grande envergure à l'aéroport de Madrid (2 morts), le 30 décembre 2006. L'ETA, inscrite sur la liste des organisations terroristes de l'UE et des Etats-Unis, est tenu pour responsable de la mort de 824 personnes en 40 ans de violences pour l'indépendance du Pays Basque.