Carnage dans une crèche belge

Deux enfants et un adulte ont été tués à coups de couteau dans une crèche de l'ouest de la Belgique, selon le dernier bilan officiel.
Il y aurait également 10 blessés. L'auteur a été appréhendé.

Deux enfants et un adulte - et non trois enfants et deux adultes comme indiqué dans un premier temps par les médias et les autorités belges - ont été tués vendredi matin à coups de couteau par un homme qui a fait irruption dans une crèche à Termonde, une ville située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Bruxelles. Il y aurait également 10 blessés. Le 2e enfant n'est pas mort sur le coup, il a succombé à ses blessures

Le ministre de l'Intérieur, Guido de Padt, s'est aussitôt rendu sur les lieux du drame et a rapidement annoncé que l'auteur présumé des faits avait été appréhendé, alors qu'il prenait la fuite à vélo. Selon des témoignages, il avait le visage grimé en noir et blanc. D'importants moyens policiers ainsi qu'un plan médical d'urgence ont aussitôt été déployés. Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les parents et les enfants qui n'ont pas été blessés mais sont fortement choqués.

c'est horrible!
rien que d'y penser je suis complètement retournée...s'en prendre à des gosses merde mais c'est carrement dégueulasse! n'y a-t-il plus de "code d'honneur" chez les criminels??

le monde devient vraiment fou!
on n'est plus à l'abri nulle part y a pas à dire. où qu'on soit, on risque tout et n'importe quoi.
mais alors s'en prendre à des enfants c'est le bouquet!

Le prince Philippe et son épouse se sont rendus sur place. L'agresseur s'est pour l'heure refusé à toute explication devant les policiers.

12 autres victimes, dix enfants et deux puéricultrices, ont été hospitalisées avec de nombreuses blessures. Un bébé de 6 mois et un enfant de 3 ans étaient toujours vendredi soir dans un état grave, mais leurs jours ne sont plus en danger, a assuré l'hôpital où ils ont été opérés.

Le prince Philippe, héritier du trône, et son épouse la princesse Mathilde, se sont rendus à Termonde en fin de journée pour témoigner de leur solidarité avec les famille des victimes. "Nous sommes horrifiés par ces événements", a déclaré à la presse le ministre belge de l'intérieur Guido De Padt, accouru sur les lieux du drame et soulignant que beaucoup de parents étaient "dans un état de choc". "Il y avait du sang partout, c'était incroyable, un véritable carnage", a témoigné pour sa part l'adjoint au maire de la commune de Termonde, chargé des Affaires sociales. Lors de l'agression, 18 enfants âgés au plus de 3 ans et six femmes, membres du personnel, se trouvaient dans la crèche baptisée "Le pays des fables". D'importants moyens policiers ainsi qu'un plan médical d'urgence ont été déployés. Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir les parents et les enfants qui n'ont pas été blessés mais sont fortement choqués.

Le suspect arrêté sur son vélo

L'agresseur, le visage peint de blanc, avec du noir sur les yeux, "est entré dans la crèche vers 10h" en prétextant "avoir un renseignement à demander à quelqu'un", a raconté lors d'une conférence de presse le procureur local. Il est alors monté à l'étage et est entré dans une pièce où dormaient des bébés, où il "a sorti un couteau et commencé à s'en servir contre les enfants", a expliqué le magistrat. Il a fait de même ensuite dans une salle voisine, alors que le personnel tentait de s'interposer.

L'auteur des faits a été appréhendé peu après, dans le village voisin, alors qu'il prenait la fuite à vélo. Il s'agit d'un jeune Belge de 20 ans originaire de la région, a indiqué dans la soirée le procureur. "Il ne s'est pas évadé d'une institution psychiatrique. Il n'était pas sous l'influence de l'alcool ou de stupéfiants", a précisé le magistrat au cours d'une conférence de presse, démentant ainsi un certain nombre de rumeurs qui avaient circulé sur son compte. "Il n'a rien dit sur les faits", a ajouté le magistrat. Mais "il y a suffisamment d'indices de culpabilité pour le présenter au juge d'instruction et le placer sous mandat d'arrêt", a-t-il dit. "Il va être inculpé probablement d'assassinat et de tentative d'assassinat", a-t-il précisé. "L'arme a été retrouvée : il s'agit d'un grand couteau" d'une taille d'environ 30 centimètres, a encore indiqué le procureur.

"Je ne comprends pas comment il a pu passer"

Une maman, dont le bébé était gardé à la crèche, a déclaré aux journalistes présents sur place "je ne comprends pas comment il a pu passer deux portes avant d'arriver aux enfants. Apparement il était venu pour une information, avec les yeux noirs, colorés, comment il a pu passer, on aurait dû l'arrêter... c'est mal gardé".

Le Belge de 20 ans accusé de la tuerie dans une garderie vendredi à Termonde est-il un déséquilibré se prenant pour le terrifiant ennemi de Batman? Au lendemain du drame encore largement inexpliqué, la question est posée en Belgique.

Au lendemain du drame, une question est posée en Belgique, pays sous le choc. Ce jeune homme est-il un déséquilibré se prenant pour le terrifiant "Joker" des films de Batman? Quand il a fait irruption dans la garderie ce vendredi matin, l'homme avait le visage grimé de blanc et les yeux cernés de noir. Un maquillage faisant songer au masque du personnage du Joker incarné par l'acteur Heath Ledger dans "The Dark Knight" ("Le Chevalier Noir"), dernier épisode de Batman sorti au cinéma l'an dernier, relève notamment le quotidien Le Soir. Le journal souligne également que la tuerie de Termonde s'est produite précisément un an et un jour après la mort par surdose de Heath Ledger, le 22 janvier 2008.

Armé d'un couteau d'au moins 30 cm, l'agresseur a blessé à mort deux bébés âgés de 6 et 9 mois ainsi qu'une puéricultrice de 55 ans. Agissant "comme un fou", selon les autorités, ce jeune homme aux cheveux roux, coiffé "en pétard" a également infligé à une dizaine d'autres nourrissons et à deux gardiennes de profondes blessures. Bien que "mutilés" pour certains, ces blessés ont toutefois été déclarés "hors de danger".

Equipé pour commettre un véritable carnage

"L'enquête va se poursuivre durant le week-end", a indiqué à l'AFP un porte-parole du parquet, sans donner plus de détails. Plusieurs journaux ont assuré que le suspect s'était montré arrogant avec les policiers et qu'il leur avait ri au nez, attitude là encore similaire à celle du "Joker" au cinéma.

Même si le parquet a démenti que l'homme ait un passé psychiatrique --une rumeur qui circule avec insistance--, la question de son équilibre mental se posera forcément durant l'enquête. S'il est reconnu responsable de ses actes par les experts qui l'examineront, il sera jugé par une cour d'assises, où il risquera la prison à vie. S'il est considéré comme dément, cela ouvrira la voie à un internement.

Le drame a provoqué une énorme émotion dans le royaume, encore sous le coup du procès en décembre d'une mère de famille qui avait égorgé en février 2007 ses cinq enfants et toujours commotionné par la pénible affaire Dutroux, dans les années 1990. Samedi, toute la population de Termonde déposait fleurs, peluches et bougies à proximité de la crèche endeuillée. L'horreur suscitée par cette tuerie aurait pu en réalité être pire. Un second bain de sang a en effet sans doute pu être évité grâce à l'intervention de la police. Cette dernière a indiqué qu'au moment de son interpellation, le tueur présumé était équipé pour commettre un véritable carnage, avec sur lui trois couteaux, une hachette et, sous ses vêtements, un gilet pare-balles.

Le procureur a révélé lundi soir que le suspect de la tuerie de Termonde aurait planifié d'autres massacres.
Le jeune homme dit revanche "tout ignorer" du meurtre de la septuagénaire à Beveren.

Le jeune Belge inculpé pour un triple assassinat au couteau dans une crèche de Termonde vendredi avait-il planifié d'autres massacres ? "Il avait trois objectifs, trois crèches", a expliqué le procureur, se basant sur des documents retrouvés lors de son arrestation. Le suspect est également soupçonné par la justice d'être l'auteur du meurtre "abominable" d'une septuagénaire, ancienne agricultrice de Beveren, dans la région d'Anvers. "Il y a des éléments très concrets pour lier les deux faits", précise le procureur. Selon la télévision flamande VRT, des indices à charge auraient été découverts sur place. Le mari de la septuagénaire avait été innocenté et les enquêteurs étaient depuis confrontés à une énigme.

Kim De Gelder, chômeur de 20 ans, a jusqu'ici refusé de s'exprimer devant les enquêteurs et donc de reconnaître la tuerie de la crèche. Mais face à son avocat commis d'office, il semble toutefois avoir changé d'attitude. "Il comprend qu'il a fait quelque chose d'inhumain. Je pense qu'il éprouve des regrets", a expliqué Me Jaak Haentjes, après l'avoir rencontré en prison. "Nous avons parlé pendant une heure. C'était une discussion constructive, sur sa vie, mais aussi sur les faits. La raison pour laquelle il a choisi des bébés d'une crèche comme victimes est encore une énigme. Je veux savoir pourquoi il a fait cela. Lui également et il est prêt à collaborer en ce sens", a ajouté l'avocat.

Il inspirait la "pitié" à ses camarades de lycée

Le jeune homme a en revanche dit "tout ignorer" du meurtre de la septuagénaire à Beveren. Les enquêteurs n'ont découvert aucun lien entre le meurtrier présumé et Termonde, ou entre la victime de Beveren et celles de la crèche. Du maquillage - un crayon pour les yeux - a été retrouvé sur lui, mais il n'est pas certain que le jeune homme, que certains ont comparé au "Joker", un personnage maléfique des films de Batman, ait été grimé lors de sa folle équipée. "Les témoins se contredisent à cet égard", précise le procureur. Le jeune homme aurait eu selon certains le visage peint en blanc et les yeux cernés de noir, faisant penser à une affiliation éventuelle à une secte, ou à un acte inspiré d'une bande dessinée ou d'un film.

La justice n'ayant rien dit sur son profil psychologique, les journaux belges se sont contentés de publier les témoignages d'ex-connaissances. Une ancienne camarade de lycée le décrit comme immature et timide, inspirant la "pitié". "Doué pour les maths" et plutôt solitaire, il était passionné par les films d'horreur et les jeux vidéo, selon elle. Issue d'un milieu plutôt aisé, il avait entrepris sans succès des études d'infirmier, avant d'opter pour un emploi de magasinier dans une grande surface, d'où il a récemment démissionné. Une veillée a rassemblé lundi soir 2000 personnes à Termonde, dont le Premier ministre Herman Van Rompuy et des représentants de toutes les régions belges.

Il y a deux ans, les parents de Kim De Gelder ont demandé que leur fils, qui "entendait des voix", soit placé dans un hôpital psychiatrique.
Mais le psychiatre qui l'avait examiné n'avait pas jugé nécessaire de prendre une telle mesure.

Les détails commencent à émerger sur la personnalité de Kim De Gelder, le responsable de la tuerie de Termonde. Ce mardi, une information qui pourrait faire polémique a été versé au dossier : son avocat a révélé que le jeune homme souffrait "de troubles psychiques". Mais que l'internement n'a pas été jugé nécessaire par un psychiatre il y a deux ans.

"Il y a des preuves qu'il souffre de troubles psychiques, mais ça, le rapport psychiatrique devra le démontrer. Vers ses 15, 16 ans, il a eu une grave dépression et avait adopté un comportement étrange", explique Me Jaak Haentjens, l'avocat commis d'office. Résultat : à 18 ans, ses parents ont voulu le faire interner car leur fils "entendait des voix dans sa tête". Mais finalement, le psychiatre qui le suivait a estimé qu'un internement n'était pas nécessaire, notamment car Kim De Gelder a alors "accepté de suivre un traitement".

Détention provisoire prolongée

Ensuite, le suspect, aujourd'hui âgé de 20 ans et au chômage, a continué à s'isoler de plus en plus de sa famille, jusqu'à prendre un appartement où il vivait seul depuis quelques mois. Ces informations complètent la description d'un adolescent replié sur lui-même faite par ses anciens camarades d'école.

Sur le plan de l'enquête, la détention provisoire de Kim De Gelder a été prolongée ce mardi. Lors de l'audience, qui s'est déroulée à huis-clos, il est resté muet. Lundi soir, Jaak Haentjens avait laissé entendre que son client avait implicitement reconnu devant lui les faits et qu'il disait "comprendre avoir fait quelque chose d'inhumain". Mardi, il s'est montré beaucoup moins affirmatif : "Lorsqu'il est confronté à ce qu'il s'est passé, il dit qu'il ne se souvient de rien, mais il se dit désolé et trouve effrayant ce qui est arrivé aux victimes". Selon l'avocat, Kim De Gelder accepte néanmoins désormais de collaborer avec les enquêteurs.